Alexandre Dumas: « Mais la Corse est encore bien loin d'être la France » (mars 1841)

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Description

En mars 1841, le narrateur et protagoniste des Frères corses séjourne dans l’île, où il se rend en villégiature à plusieurs endroits successifs: Bastia, Ajaccio, les régions du Taravu, du Valincu. Alexandre Dumas se met lui-même en scène dans ce roman où il fait à l’occasion, une peinture des paysages et des moeurs insulaires en les imprégnant fortement des clichés de l’époque : le banditisme, la vendetta, le refus des conventions communes voire l’incivilisation des populations, leur « sauvagerie ». Autant de poncifs dont se nourrit alors la littérature « exotique » qui fait florès auprès du grand public de l’époque. Le paysage corse fait s’enivrer littéralement Alexandre Dumas, des volutes d’une « charmante brise qui tout en [le] rafraîchissant, [lui] apporte cet âcre et vivace parfum de la mer ». Chemin faisant, Il admire tout ébahi une lune claire et brillante, dont « on eût dit qu’elle versait des cascades de lumière sur tout le versant occidental qui sépare la Corse en deux parties, et fait en quelque sorte d’une seule île, deux pays différents toujours en guerre, ou du moins en haine l’un contre l’autre ». Quant aux moeurs corses, son témoignage nous est livré à travers l’histoire familiale de deux jumeaux sollacarais, Lucien de Franchi, jeune Corse « sauvage », « calme », « impartial », représentant les « vraies » traditions locales, et son « pauvre frère » Louis, avocat parti vivre « à la française » à Paris. Lucien de Franchi assigne Dumas comme témoin dans une vendetta au cours de laquelle il tue l’assassin de son frère. La Colomba de Prosper Mérimée, dont Les Frères corses porte ostensiblement l’hommage en épigraphe, cède parmi les traits de son « tableau des vieilles moeurs corses », l’un des thèmes prédilectoires qui a fait le succès commercial d’une littérature de voyage à son apogée en 1840: Les promenades en Corse de Montherot, le voyage en Corse de Flaubert, le Rapport sur l'état économique et moral de la Corse en 1838 de Blanqui se succèdent à quelques mois d’intervalle (Christophe Luzi).

Date

Contributeur

Gherardi, Eugène F.-X.
Jouffroy, Denis
Poli, Jean-Dominique
Rey, Didier
Beretti, Francis

Format

pdf

Langue

français
corse

Table des matières

Sommaire de l’exposition :

  1. Présentation
  2. Jacques Gaudin « Je te salue ô Niolo » (1787) - Eugène F.-X. Gherardi
  3. Lord Byron en Corse : une mystification (1825) - Francis Beretti
  4. La Corse d’Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire : nouvelles, lettres et essai (1826-1831) - Eugène F.-X. Gherardi
  5. Balzac dans les rues ajacciennes « S’occuper de Napoléon, n’est-ce pas s’occuper de votre ile ? » (1838) - Christophe Luzi
  6. Gioacchino Prosperi « La Corsica e i miei viaggi in quel isola » (1839-1843) - Eugène F.-X. Gherardi
  7. Prosper Mérimée « Une profonde obscurité couvre les premiers âges de la Corse » (août-octobre 1839) - Christophe Luzi
  8. La Corse de Gustave Flaubert : impressions de voyage (1840) - Christophe Luzi
  9. Alexandre Dumas « Mais la Corse est encore bien loin d’être la France » (mars 1841) - Christophe Luzi
  10. Ferdinand Gregorovius « Le charme poétique de cette nuit devait se prolonger encore » (14 lugliu - 5 settembre 1852) - Eugène F.-X. Gherardi
  11. Jean-Ange Galletti, Histoire illustrée de la Corse (1868) - Eugène F.-X. Gherardi
  12. Les voyages d’Edward Lear en Corse (1868) - Francis Beretti
  13. Gaston Vuillier, Les îles oubliées (1893) - Denis Jouffroy
  14. Jean Lorrain « Je t’écris touché, le bleu du golfe et le violet des montagnes apparu à ma double fenêtre » (janvier 1901) - Francis Beretti
  15. Whistler à Ajaccio en 1901 : Une « charmante petite île » - Francis Beretti
  16. Tournant de la marine. La Corse de John-Antoine Nau (1909-1916) - Eugène F.-X. Gherardi
  17. A bicyclette… Bastia journal : la Corse à bicyclette (28 avril 1913) - Didier Rey
  18. Dorothy Carrington « J'ai trouvé un peuple triste, pauvre, fier et fraternel » (ghjugnu 1948) - Eugène F.-X. Gherardi
  19. Ernst Jünger « La métamorphose des côtes en grande véranda Estivale » (1966) - Jean- Dominique Poli

Couverture spatiale

Corse
Méditerranée

Couverture temporelle

XVIIIe – XXsiècles

Fichiers

1841_Alexandre Dumas.pdf

Citer ce document

Luzi, Christophe (dir.), “Alexandre Dumas: « Mais la Corse est encore bien loin d'être la France » (mars 1841),” La Corse des voyageurs , consulté le 23 mai 2025, https://lacorsedesvoyageurs.nakalona.fr/items/show/2.

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