Balzac dans les rues ajacciennes « S’occuper de Napoléon, n'est-ce pas s'occuper de votre île ? » (1838)
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Description
Depuis 1838 et en l’espace de deux ans, Mérimée, Balzac et même le jeune Flaubert viennent parcourir la Corse à dessein de « jeter sur le papier un peu de la poussière de [leurs] habits ».
Alors qu’il le relate avec impatience et enthousiasme dans l’un des fragments de correspondance adressé à Mme Hanska en date du 26 mars 1838, Balzac se rend aux affaires « dans le sud ». Après douze jours passés à Ajaccio au fil desquels il visite, sans entrain, la « pauvre baraque » familiale des Bonaparte, puisque dans la conscience collective de ses contemporains comme dans la sienne, la Corse reste identifiée à l’île où naquit l’Empereur.
Balzac projette ensuite de gagner la Sardaigne. Il nourrit l’espoir de faire fortune grâce à l’exploitation des gisements miniers. Sous la plume de cet écrivain au caractère « tout résolution, tout activité », et huit ans après la parution de La Vendetta, nouvelle classée parmi les « Scènes de la vie privée » de La Comédie Humaine, uniquement inspirée de ses lectures et non de l’expérience postérieure qu’il se fera de la Corse, se laisse percevoir une vision sauvage et même désertique de l’île certes, à tous les sens possibles ; mais admirablement riche de promesses latentes. Une sorte de paradis en sommeil, au sein duquel l’homme gagnerait à perdre son innocence native, aux confins de la représentation mythique des Iles Fortunées ou d’un Eldorado voltairien, est en passe d’être soumis aux forces civilisatrices du Progrès.
« […] Nous commençons à faire des routes et à y exploiter des forêts, qui recèlent d’immenses richesses, comme le sol tout à fait ignoré, il peut y avoir les plus belles mines du monde » (Lettre à Mme Hanska, Ajaccio, 26 mars 1838 ).
Christophe Luzi
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Table des matières
Sommaire de l’exposition :
- Présentation
- Jacques Gaudin « Je te salue ô Niolo » (1787) - Eugène F.-X. Gherardi
- Lord Byron en Corse : une mystification (1825) - Francis Beretti
- La Corse d’Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire : nouvelles, lettres et essai (1826-1831) - Eugène F.-X. Gherardi
- Balzac dans les rues ajacciennes « S’occuper de Napoléon, n’est-ce pas s’occuper de votre ile ? » (1838) - Christophe Luzi
- Gioacchino Prosperi « La Corsica e i miei viaggi in quel isola » (1839-1843) - Eugène F.-X. Gherardi
- Prosper Mérimée « Une profonde obscurité couvre les premiers âges de la Corse » (août-octobre 1839) - Christophe Luzi
- La Corse de Gustave Flaubert : impressions de voyage (1840) - Christophe Luzi
- Alexandre Dumas « Mais la Corse est encore bien loin d’être la France » (mars 1841) - Christophe Luzi
- Ferdinand Gregorovius « Le charme poétique de cette nuit devait se prolonger encore » (14 lugliu - 5 settembre 1852) - Eugène F.-X. Gherardi
- Jean-Ange Galletti, Histoire illustrée de la Corse (1868) - Eugène F.-X. Gherardi
- Les voyages d’Edward Lear en Corse (1868) - Francis Beretti
- Gaston Vuillier, Les îles oubliées (1893) - Denis Jouffroy
- Jean Lorrain « Je t’écris touché, le bleu du golfe et le violet des montagnes apparu à ma double fenêtre » (janvier 1901) - Francis Beretti
- Whistler à Ajaccio en 1901 : Une « charmante petite île » - Francis Beretti
- Tournant de la marine. La Corse de John-Antoine Nau (1909-1916) - Eugène F.-X. Gherardi
- A bicyclette… Bastia journal : la Corse à bicyclette (28 avril 1913) - Didier Rey
- Dorothy Carrington « J'ai trouvé un peuple triste, pauvre, fier et fraternel » (ghjugnu 1948) - Eugène F.-X. Gherardi
- Ernst Jünger « La métamorphose des côtes en grande véranda Estivale » (1966) - Jean- Dominique Poli